La sobriété numérique est un mouvement visant à réduire la consommation d’énergie et de matériaux des ordinateurs et autres appareils numériques, ainsi que la pollution et les déchets associés à leur production, leur utilisation et leur recyclage. Elle est avantageuse pour le développement durable, car elle aide à réduire les dépenses et à développer les ressources naturelles. Elle favorise également la croissance verte et l’emploi.

La genèse de la sobriété numérique

Ce mouvement est né en 2008, à la suite de plusieurs publications mettant en lumière les impacts environnementaux et sociaux des usages numériques. Parmi ces publications, on peut citer le rapport « The Cloud Begins With Coal », publié en 2013 par Mark P. Mills. Ce rapport met en lumière l’impact environnemental des data centers qui consomment d’importantes quantités d’énergie et rejettent de grandes quantités de CO₂ dans l’atmosphère.

Un dispositif difficile à mettre en place en entreprise

Le regain d’intérêt pour la sobriété numérique s’inscrit dans une démarche plus large de bien-être numérique et de durabilité. En effet, prendre conscience des impacts environnementaux et sociaux des usages numériques est un enjeu crucial pour l’avenir. Les grandes entreprises ont un rôle majeur à jouer dans cette transition. Toutefois, il leur est souvent difficile de mettre en place des mesures concrètes en matière de sobriété numérique, faute de visibilité sur l’impact réel de leurs pratiques. Pour y parvenir, il est nécessaire de mieux comprendre les enjeux liés à la sobriété numérique et à la durabilité. Les entreprises doivent pour cela être accompagnées dans la mise en place de bonnes pratiques. C’est pourquoi des cabinets de conseil se positionnent sur ce sujet de la sobriété numérique. Enfin, il est important de sensibiliser et de former les salariés à ces enjeux, afin qu’ils soient acteurs de la transition.

Pourquoi est-il important de mettre en place une sobriété numérique ?

Les entreprises qui se soucient de leur impact sur l’environnement bénéficient de plusieurs avantages. Tout d’abord, elles améliorent leur image auprès du public et des investisseurs. En effet, ces derniers sont de plus en plus sensibles aux enjeux environnementaux et sociaux. Ces organisations sont donc perçues comme plus responsables et plus éthiques. Par ailleurs, une meilleure gestion des ressources numériques permet de réduire les coûts et d’améliorer les performances.

Quels outils utiliser au sein de son système d’information ?

Pour mettre en place une démarche de sobriété, il est nécessaire d’utiliser des outils adaptés. On peut notamment citer les outils de suivi de consommation, avec lesquels les utilisateurs peuvent suivre l’impact des usages numériques sur la consommation d’énergie et les émissions de CO₂. C’est par exemple le cas du module Green IT de DC Scope ou de Mobile Carbonalyser sur les smartphones. Greenspector, quant à lui, est un outil pour se rendre compte de la consommation d’électricité causée par son site internet sur mobile.

Il est aussi possible de se doter d’outils de gestion des ressources numériques, avec lesquels on peut gérer de façon plus efficiente les ressources numériques. NegaOctet par exemple mesure l’impact des services numériques et propose aux entreprises de s’améliorer grâce à de simples actions. Pour une démarche plus complète et personnalisée, Greenly analyse toute la vie au sein de l’entreprise pour faire un compte rendu complet de son impact sur l’environnement et proposer des moyens de réduire ses émissions de CO₂. Pour aller plus loin, le logiciel Zei permet aux entreprises de responsabiliser leurs employés dans la vie quotidienne, même hors de l’entreprise.

Mais comment aller plus loin à l’aide de leviers d’action plus percutants ? La sobriété peut être encouragée par les entreprises et les individus. Les entreprises peuvent mettre en place des programmes internes pour réduire la consommation d’énergie et de ressources. C’est par exemple le cas de programmes d’efficacité énergétique et de réduction des déchets. Les individus peuvent adopter des comportements plus sobres, tels que l’utilisation d’appareils électroniques plus économes en énergie et la réduction des déchets. Enfin, les gouvernements peuvent aussi jouer un rôle, et mettre en place des législations et des réglementations visant à réduire la consommation d’énergie et de ressources par les entreprises et les individus.

Comment l’État français s’implique-t-il dans la sobriété numérique ?

L’État français s’engage dans ce mouvement en mettant en place des mesures pour sensibiliser et accompagner les entreprises. Parmi ces mesures, on peut citer la création du label « bien-être numérique » qui vise à récompenser les entreprises qui prennent des mesures concrètes pour améliorer le bien-être numérique de leurs salariés.

​​Pour conclure, les entreprises qui ne se soucient pas de leur impact prennent le risque de se retrouver en mauvaise position sur le marché. De plus en plus de consommateurs et d’investisseurs sont sensibles aux enjeux environnementaux et sociaux. Elles prennent donc le risque de se retrouver en situation de crise. Par ailleurs, une mauvaise gestion des ressources numériques peut entraîner des coûts supplémentaires et des pertes de productivité. Mais leur ignorance a aussi un impact grave sur l’environnement, notamment en matière de consommation d’énergie et d’émissions de CO₂. Elles contribuent à l’accroissement des émissions de gaz à effet de serre et à la dégradation de la qualité de l’air.